La fille de Montezuma

Rider Haggard et les civilisations précolombiennes
Deux pôles d’attraction semblent s’être partagé la part la plus importante de l’œuvre de Sir Henry Rider Haggard.
L’Afrique noire qu’il connut dès l’âge de dix-neuf ans, au début de sa carrière diplomatique et qui a formé son goût pour l’aventure.
L’Égypte, à l’autre bout du continent, qui l’obséda avant même qu’il ne lui ait rendu visite, et qu’il fréquenta jusqu’en 1924 peu de temps avant de disparaître.
Ce dernier pays, qui a gardé les monumentales empreintes des périodes pharaoniques successives, permit surtout à l’auteur de développer son goût pour l’histoire, à un point tel, qu’en mars 1915, il pouvait répondre à un admirateur : « Personnellement, je préfère écrire des récits de fiction ayant pour cadre l’Égypte antique ou d’autres sujets historiques… Mais qu’arrive-t-il ? Mon nom, comme vous l’aviez remarqué, est lié dans l’esprit du public à un certain type d’histoires africaines, et plus spécialement à un certain personnage… »
On le voit, le succès d’Allan Quatermain commençait déjà à peser un peu sur les épaules de son créateur. Et sans l’Égypte, et son amour pour l’histoire, nul doute que son nom serait peut-être moins célèbre aujourd’hui !
Mais il n’est que de lire la série consacrée au grand Quatermain pour comprendre aussi que toute l’aventure partait de l’Angleterre, son pays natal, et s’ouvrait sur le monde. L’expansion coloniale de l’Empire Britannique poursuivait Rider Haggard, et il la fit se projeter et se répéter jusqu’au début des siècles…
Tout partait donc de l’Angleterre, à quelques exceptions près, et bon nombre de romans historiques virent ce cadre privilégié envahir l’action, au point que, parfois, une bonne moitié de l’existence du héros s’y déroulait avant d’entraîner le lecteur dans le fabuleux inconnu du passé des civilisations défuntes.